jeudi 22 mai 2014

Karibu Muzungu


Retour en arrière... Nous sommes en octobre 2013 et chargée de mes 40 kilos de bagages (dont beaucoup s'avèreront inutiles), je débarque à Bujumbura. Capitale du Burundi, au nom exotique. Rien qu'à le prononcer on se sent déjà loin de nos terres européennes.

Il ne me faudra pas attendre plus de quelques minutes pour être interpelée et entendre ces mots qui me poursuivront partout les premiers mois et encore aujourd'hui: "Karibu Muzungu!" ou bienvenue le blanc. 

Oui, ici, se faire appeler "muzungu" ou le blanc n'a rien de choquant. On imagine mal l'inverse chez nous (politiquement correct quand tu nous tiens...). Après tout, je suis blanche, c'est une évidence, alors de quoi pourrais-je bien m'offusquer?

A peine sortie de chez moi, ça fuse de tous les coins:  "Muzungu", "Muzungu", "Muzungu", simplement pour attirer mon attention, me sourire ou me vendre un fruit, un journal ou des fleurs (souvent 4 fois le prix, bien sûr, c'est ça aussi être "muzungu"). 

Quoiqu'il en soit, je comprends vite que cela signe pour moi la fin de l'anonymat... Je suis l'étrangère au teint pâle, celle qui est différente, qui n'est que de passage, mais qu'on observe et qui fait rire avec ses manières bizarres, ses vêtements d'ailleurs et sa voix grave.

Et comme tout est l'occasion de faire du business, des t-shirts pour les muzungu rebelles qui ne veulent plus de cette étiquettes sont en vente à Kigali ou Kampala...